Travail frontalier au Luxembourg : quelles règles pour la fiscalité et la paie ?
- Mathieu Ferretti
- 19 sept.
- 3 min de lecture
Chaque jour, des milliers de frontaliers traversent les frontières belges, françaises ou allemandes pour travailler au Luxembourg. Si ce statut est courant, il n’en reste pas moins encadré par des règles fiscales et sociales précises.
Comment est imposé un salarié frontalier ? Comment est calculée sa fiche de paie ? Et quelles sont les obligations de l’employeur ?
Voici un guide clair pour comprendre les spécificités du travail frontalier au Luxembourg.
Qui est considéré comme travailleur frontalier ?

Un travailleur frontalier est une personne :
domiciliée fiscalement dans un pays limitrophe (France, Belgique ou Allemagne),
qui exerce son activité professionnelle au Luxembourg,
et qui retourne régulièrement dans son pays de résidence.
Fiscalité des frontaliers : où paient-ils leurs impôts ?
Tout dépend de la convention fiscale bilatérale signée entre le Luxembourg et le pays de résidence du salarié :
Frontaliers français
Imposés au Luxembourg tant qu’ils ne dépassent pas 34 jours de télétravail ou de travail hors du Luxembourg par an.
Au-delà, la France peut taxer une partie du revenu.
L’imposition luxembourgeoise est prélevée à la source via la fiche de retenue d’impôt.
Frontaliers belges
Imposés au Luxembourg sans limitation de jours, grâce à la convention fiscale.
Aucun impôt dû en Belgique sur ces revenus professionnels luxembourgeois.
Frontaliers allemands
Imposés au Luxembourg, sauf exceptions.
Attention aux règles de résidence fiscale et à certains cas de double imposition.
Traitement de la paie : spécificités pour les frontaliers

Fiche de paie luxembourgeoise
Le salarié frontalier reçoit une fiche de paie conforme au droit luxembourgeois, mentionnant :
le salaire brut et net
les cotisations sociales (assurance maladie, pension, dépendance…)
la retenue d’impôt selon la classe d’imposition (1, 1a ou 2)
Fiche de retenue d’impôt
Elle doit être demandée auprès de l’Administration des contributions directes par le salarié. Elle indique le taux de retenue applicable à l’employeur.
Transfert de salaire
Le salaire peut être viré sur un compte bancaire dans le pays de résidence du salarié, ce qui ne pose pas de problème particulier.
Droits sociaux et cotisations
Un salarié frontalier cotise aux assurances sociales luxembourgeoises :
Assurance maladie : accès aux soins au Luxembourg et dans son pays via le formulaire S1
Assurance pension : acquisition de droits au Luxembourg
Assurance dépendance
Allocations familiales : versées par la Caisse pour l’avenir des enfants (CAE), en complément ou à la place des allocations du pays de résidence
Points d’attention pour l’employeur
Veiller à ce que le salarié dispose bien d’une autorisation de travail si nécessaire
S’assurer que la fiche de retenue d’impôt est transmise à temps
Informer le salarié des règles de télétravail, dont les limites peuvent affecter son régime fiscal
Établir une paie conforme aux règles luxembourgeoises, même pour les frontaliers
Télétravail des frontaliers : quelle limite ?
Les conventions fiscales fixent un nombre maximum de jours de télétravail hors du Luxembourg :
France : 34 jours
Belgique : 34 jours
Allemagne : 19 jours
Au-delà, une partie du salaire devient imposable dans le pays de résidence. Cela impacte la fiscalité mais aussi potentiellement les cotisations sociales.
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